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L’archéologie des mines : pratiques programmées et enjeux préventifs [Nicolas Minvielle Larousse, Sarah Laurent, Clément Denizeau]

Les mines anciennes sont devenues un objet d’étude au moment même où elles furent reprises, prolongées, détruites parfois, par les mineurs et ingénieurs du XIXe siècle. Leurs observations, relevés et inventaires, ont nourri les premiers travaux d’histoire des techniques, et donné naissance à des études sociales d’ampleur. Une archéologie de sauvetage, en somme, qui a ouvert la voie aux nombreuses recherches programmées de la seconde moitié du XXe siècle, conduites dès lors dans de larges perspectives techniques, économiques, juridiques, sociales et environnementales. Avec des sociétés qui fondent une grande part de leur culture matérielle et de leur système monétaire sur l’exploitation de minéraux, ces productions ont en effet la capacité de révéler leurs structures et de façonner leurs conjonctures. À l’heure où l’on constate un regain d’intérêt pour les gisements miniers européens, face aux défis posés par les vestiges et les rejets des exploitations abandonnées, face aux travaux miniers à l’œuvre sur d’autres continents ; l’enjeu est maintenant préventif. Prévenir les futures mises en sécurité, les possibles reprises minières, l’extension d’aménagements dans les montagnes métallifères (champs photovoltaïques, éoliennes, réservoirs…). Encore trop peu pratiquée, l’archéologie préventive des mines et du traitement de leurs minerais doit donc être encouragée, mais aussi redéfinie, car l’étude articulée du fond et de la surface suppose une adaptation des protocoles habituellement mis en œuvre. Avec cette communication, nous nous appuierons sur l’expérience acquise lors de campagnes de prospections et fouilles programmées pour proposer et discuter de méthodes destinées à explorer, évaluer et enregistrer les données de terrain. Nous réfléchirons aussi sur des protocoles opérationnels afin de réaliser ces opérations dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Les défis à affronter sont nombreux, mais les enjeux scientifiques requièrent cette intégration pleine et entière des mines aux territoires de l’archéologie préventive.


Auetrus
  • Nicolas Minvielle Larousse (Inrap, LAM, UMR 7298)
  • Sarah Laurent (Membre de la CISAP, Inrap)
  • Clément Denizeau (Inrap)


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Inrap (8 octobre 2024). L’archéologie des mines : pratiques programmées et enjeux préventifs [Nicolas Minvielle Larousse, Sarah Laurent, Clément Denizeau]. Rencontres scientifiques et techniques de l'Inrap. Consulté le 3 novembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12foy


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