Datation archéomagnétique de structures de combustion en argile cuite néolithiques
La méthode de datation archéomagnétique appliquée aux structures de combustion est susceptible de fournir des âges chronométriques des dernières chauffes de ces vestiges. Bien que cet outil offre aujourd’hui la possibilité de dépasser en résolution chronologique les âges radiocarbones affectés par le plateau de l’âge du Fer, il reste encore peu déployé pour les périodes plus anciennes. Et pour cause, il manque des données pour le Néolithique et l’âge du Bronze ancien en France afin de construire de solides référentiels. Aussi, il est nécessaire de construire des courbes régionales de la variation séculaire des éléments du champ magnétique terrestre pour calibrer les données magnétiques obtenues par l’analyse de fours et foyers de ces périodes. Dans le cadre d’une thèse, l’application de la méthode sur les creusements par le feu d’une mine néolithique a nécessité la mise en place d’une courbe directionnelle régionale pour le Sud-Est de la France. Il s’agit d’une ébauche de référentiel qui repose sur deux types de données : un corpus de données archéomagnétiques qui ne couvrent pas suffisamment à elles seules la période étudiée ; et des données paléomagnétiques pour guider la construction de la courbe en attendant de combler les lacunes. Les courbes directionnelles obtenues pour le Néolithique et l’âge du Bronze ancien traduisent d’importantes variations séculaires, propices à l’obtention d’âges à haute résolution chronologique. Ces courbes de calibration archéomagnétiques illustrent tout l’intérêt de cette méthode de datation. En effet, elle permet d’obtenir des âges à faible intervalle chronologique sur des périodes affectées par des plateaux radiocarbone, notamment au cours du IVe millénaire BCE et du IIe millénaire BCE. Plusieurs structures en terre cuite de sites du sud de la France, issues de fouilles programmées, comme de fouilles préventives (Pierrevert, Alpes-de-Hautes-Provence) ont été prélevées et nécessitent aujourd’hui d’être étudiées. Un âge pourra être proposé pour ces structures sur la base de l’ébauche de la courbe régionale construite dans le cadre de la thèse. Mais surtout, ces données archéomagnétiques enrichies du contexte archéologique et d’autres datations chronométriques de ces sites, alimenteront les référentiels pour la construction d’une courbe régionale robuste pour le Néolithique et l’âge du Bronze en France.
Archaeomagnetic Dating of Neolithic Fired Clay Combustion Structures
The archaeomagnetic dating method applied to fire-settings can provide chronometric ages for the last heating events of these remains. While this technique now offers the possibility of achieving higher chronological resolution than radiocarbon dating, which is affected by the Iron Age plateau, it is still underutilized for earlier periods. This is primarily due to the lack of data for the Neolithic and Early Bronze Age in France, which are essential for building reliable reference models. Thus, it is crucial to establish regional secular variation curves of the Earth’s magnetic field to calibrate the magnetic data obtained from the analysis of kilns and hearths from these periods. As part of a PhD research project, the application of the method to fire-set walls of a Neolithic copper mine required the development of a regional directional curve for southeastern France. This preliminary reference model is based on two types of data: a corpus of archaeomagnetic data, which alone does not sufficiently cover the period under study, and paleomagnetic data used to guide the curve construction while awaiting further data collection. The directional curves obtained for the Neolithic and Early Bronze Age reveal significant secular variations, which are conducive to achieving high-resolution chronological ages. These archaeomagnetic calibration curves demonstrate the value of this dating method, as they allow for the determination of precise ages during periods affected by radiocarbon plateaus, particularly in the 4th and 2nd millennia BCE. Several burnt clay remains from sites in southern France, uncovered through both planned and preventive excavations (such as Pierrevert in the Alpes-de-Haute-Provence), have been sampled and now require further study. A proposed age for these structures will be based on the preliminary regional curve developed as part of the PhD research. More importantly, these new archaeomagnetic data, complemented by the archaeological context and additional chronometric dating of these sites, will contribute to strengthening the reference models for the construction of a robust regional curve for the Neolithic and Bronze Age in France.
Auteur : Romain Bussonne (Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, UMR 5140, Univ. Paul Valery Montpellier, CNRS)
Pour citer cette communication orale :
BUSSONE, Romain. (2024). Datation archéomagnétique de structures de combustion en argile cuite néolithiques [communication orale]. Dans L. Beck, M. Bouiron, C. Carpentier, R. Cottiaux, E. Delqué-Količ & S. Féret (dir.), Datations « absolues » en archéologie : actes du 8e séminaire scientifique et technique de l’Inrap, 3-4 déc. 2024, Orsay. DOI : 10.34692/vmfw-aa34. <hal-04906835>.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Inrap (22 janvier 2025). Datation archéomagnétique de structures de combustion en argile cuite néolithiques. Rencontres scientifiques et techniques de l'Inrap. Consulté le 17 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/134sa