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Archéologie en forêt : la Première Guerre mondiale loin du front

Depuis plus de deux décennies, l’ONF et le SRA d’Île-de-France unissent leurs efforts pour inventorier et intégrer dans la gestion forestière le patrimoine archéologique des forêts publiques de la région. À cette fin, plusieurs campagnes de collecte de données LiDAR ont été menées sur divers massifs. L’ONF se charge de traiter ces données, de les interpréter, puis de vérifier sur le terrain les anomalies détectées. Des mesures de conservation des vestiges sont ensuite envisagées conjointement.
L’archéologie des conflits contemporains est un axe majeur de la recherche régionale, notamment pour la Première Guerre mondiale, explorée depuis une dizaine d’années. L’attention s’est portée sur le camp retranché de Paris (CRP). En 2014, un survol de la forêt domaniale de Montmorency (Val-d’Oise) a été réalisé dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre pour repérer les vestiges du CRP. Des prospections thématiques ont suivi, menées en partenariat avec le Service départemental d’archéologie du Val-d’Oise (SDAVO).
Ces initiatives d’inventaire, de collecte LiDAR et de prospection ont permis de valoriser auprès du grand public le dispositif défensif installé autour de Paris en 1914, en collaboration avec l’Éducation nationale, le SDAVO, l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD), la Mairie de Paris et l’Institut national de l’information géographique (IGN). Les actions ont été multiples : expositions, publications, ateliers et visites guidées pour les scolaires.
Aujourd’hui, l’attention se porte sur l’instruction militaire et la préparation des soldats avant leur envoi au front. Le site de Milly-la-Forêt (Essonne) enrichit les champs de recherche sur cette période en Île-de-France. L’analyse a permis d’inventorier les vestiges visibles et d’estimer l’étendue du site par prospection au sol. Les structures sont denses, avec quatorze bâtiments rectangulaires dans l’aire interne du cantonnement. Des sondages révèlent l’histoire sédimentaire du site. En 2025, une seconde année de recherches viendra compléter et homogénéiser les informations, intégrant les autres sites liés au centre d’instruction militaire : cantonnements, champs de tir, etc. Des réseaux de tranchées d’entraînement ont également été identifiés dans d’autres massifs.
Ainsi, cette démarche francilienne, déjà initiée en Normandie, est reconnue dans d’autres régions, a offert des opportunités de développer et de valoriser des actions pour le patrimoine archéologique de la Première Guerre mondiale en forêt.



Pour citer cette communication orale :
DARDIGNAC, Cécile, BÉNAILY, Guillaume & TIGREAT, Pierrick. (2025). Archéologie en forêt : la Première Guerre mondiale loin du front [communication]. Dans F. Capron, A. Lecoq, P. Tigreat et G. Mercé (dir.), Archéologie des conflits contemporains en région Île-de-France et Centre-Val de Loire, 25 mars 2025, Médiathèque du patrimoine et de la photographie (Charenton-le-Pont). <https://doi.org/10.34692/rtq0-e836>.


Cécile DardignacONF
Guillaume BénailyONF
Pierrick TigreatSRA Île-de-France


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Inrap (17 avril 2025). Archéologie en forêt : la Première Guerre mondiale loin du front. Rencontres scientifiques et techniques de l'Inrap. Consulté le 24 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13rlr


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